On voudrait nous faire croire que le Quantity Surveyor (QS) est en danger en raison du développement continu du BIM (Building Information Modeling)*.
Le Parlement européen a adopté à la mi-janvier 2014 une directive recommandant l’utilisation de processus numériques comme le BIM dans les marchés publics. En France, une certaine effervescence se manifeste autour du BIM et de fait ce dernier commence à apparaître dans les appels d’offres.
A ce stade, il s’agit principalement de l’intégration BIM de « niveau 2 » (intégration des modèles conçus séparément). L’étape suivante sera un modèle unique en ligne entièrement intégré, y compris le séquençage, le coût et l’information de cycle de vie – 4D, 5D et 6D, respectivement.
Un certain nombre de QS semblent considérer cela comme une menace.
Au contraire, SQA /RLB voient cela comme l’une des plus grandes opportunités de notre profession. Ayant travaillés sur de nombreux projets basés sur le BIM, il est clair que les premières étapes de la conception exigent encore l’expertise du QS pour créer des estimations à partir de peu d’informations, qu’elles soient basées sur un morceau de papier ou un début de BIM. De plus, pour des raisons de confidentialité ou de sensibilité commerciale, il est parfois nécessaire de ne pas intégrer certains coûts dans le BIM.
Il existe désormais de nombreuses solutions logicielles, pour extraire rapidement des quantités d’un BIM et créer un échéancier des dépenses basées sur le BIM. Le développement de logiciels BIM à venir nous permettra également de sécuriser les données confidentielles d’autres utilisateurs.
Cela fait partie du projet de « niveau 3 » Model Integration, qui devra encore attendre quelques années. Ce qui sera différent pour le QS, c’est le processus, en particulier le briefing de designers pour s’assurer que le fichier BIM est conçu d’une manière, qui nous permettra de réutiliser les données. Même dans ce cas, toute l’information nécessaire au QS ne sera pas disponible directement à partir du BIM. Il y aura un travail « manuel » du QS pour combler ces lacunes dans l’information qui leur est fournie.
Nous avons également constaté que la synchronisation des données entre les différents modèles n’est pas aussi transparente que l’on voudrait nous le faire croire. Pertes de données et incompatibilités sont des points de vigilance et le temps nécessaire à la résolution de ces sujets ne doit pas être sous-estimé. Le QS doit saisir cette opportunité pour évoluer dans son approche.
*Plusieurs définitions du BIM existent, pouvant être synthétisées de la manière suivante : le BIM est une compilation structurée et ordonnée d’informations relatives à un ouvrage de construction projeté, servant à simuler ses caractéristiques physiques et fonctionnelles.